Depuis 10 ans, Madame Chen tente désespérément de tomber enceinte une seconde fois, après la naissance de son premier bébé mort-né, en 1999. En juillet 2009, pour la troisième fois, madame Chen a tenté l’insémination artificielle, sans succès. Elle est alors allée chercher son dossier médical dans l’hôpital où elle avait accouché il y a de ça dix ans.
Madame Chen s’est ainsi rendu compte que le bébé qu’elle avait eu dix ans auparavant n’était pas « mort-né », comme l’en avaient informé les médecins. Du fait de l’absence d’autorisation d’accouchement, les produits de sécrétion dans le tractus respiratoire du bébé n’ont pas été nettoyés. Deux minutes plus tard, l’enfant était mort.
Dans le dossier, daté du 5 avril 1999, les deux mots « mort-né » sont écrits en gras. Jiang, l’un des trois médecins qui a suivi l’accouchement décrit ensuite la situation : « sans autorisation d’accouchement, Mme Chen n’a pas le droit d’avoir son enfant ».
Pourquoi ? Parce qu’en Chine, on ne peut pas avoir d’enfant hors-mariage. En 1998, madame Chen s’est pourtant mariée, mais elle était déjà enceinte. Par peur d’être contrainte d’avorter, elle n’est pas allée s’inscrire au Bureau des affaires civiles pour faire légaliser son mariage. En effet, cette procédure aurait imposé un examen médical avant le mariage. Après une simple fête avec les parents et amis, Mme Chen et son époux envisageaient d’
« avoir ce bébé en prenant le risque d’être condamnés à une amende », se souvient-elle.
Personne n’a pu voir l’enfant après l’accouchement. Quelques années après, un médecin diagnostiquait l’infertilité chez Mme Chen.
Mar 1 Sep 2009 - 21:06 par les ptits anges